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Elle disait "j'ai déjà trop marché,
Mon cœur est déjà trop lourd de secrets,
Trop lourd de peines"
Qui connait mieux que moi ces paroles de Cabrel, toujours lui... tant de fois j'ai eu envie de crier que mon coeur n'en pouvait plus de supporter tous ces secrets, toutes ses peines... Mais je dois me taire. Parce-qu'il est des choses qui ne se disent pas. Un homme ça pleure aussi pourtant. Mes secrets... j'en ai tellement ! Secrets de coeur, secrets jalousement gardés. Secretement t'aimer... Secrètement te haïre, puis t'aimer, par dessus tout t'aimer... Et mes peines ! Tant et tant de peines. Qui vous font dire que j'étale ma misère... Alors je ne les étale plus, puisque tel est votre voeux... je triche, je fais semblant d'être heureux. Mais j'ai de la peine. Pour vous surtout, vous que je ne saurai jamais rassasier de mes je t'aime, vous que parfois je crois bon de juger, vous que je ne sais jamais suffisamment aider. Et de la peine encore, quand vous me dites que vous m'aimez, et que je ne suis même plus capable moi de m'aimer...
Elle disait "je ne continue plus,
Ce qui m'attend, je l'ai déjà vécu.
C'est plus la peine"
Ce qui m'attend ? Oui je l'ai déjà vécu, trop vécu. Tomber puis se relever encore, subir pour mieux trouver l'envie de résister, crier pour ne plus me taire, me taire pour ne plus crier. J'ai tout vécu... J'en ai trop vécu... trop. Se battre pour qu'on dise il vit encore, se laisser battre pour qu'on me console encore. Et un jour enfin être en accord. En accord avec vous, avec eux... Ce qui m'attend je l'ai déjà vécu, c'est plus la peine...
Elle disait que vivre était cruel
Elle ne croyait plus au soleil
Ni aux silences des églises
Et si vivre était vraiment cruel ? Cruel ce choix que l'on n'a pas fait d'être... Subissons, suplice, suplice du subir. On nous a fait naître, il nous faut vivre. Pas le choix. Ou un seul, celui de tout arrêter... Devenir le lâche, le faible, qui laisse tout là et s'en va... Oui vivre est cruel. Cruelles aussi nos églises et leurs prêtres qui nous apprennent à aimer, eux qui n'ont pas le droit d'aimer. Aimes ton prochain comme toi même... Aimes Dieu... Il n'aiment que leur Dieu ces prêtres. Pardon pour eux... Ce Dieu qui les prive de la douceur d'une femme, de l'appaisement de ces caresses qui font la peau frémissante du désir de vivre, d'aimer... Vivre est cruel, cruelles sont nos églises nous promettant l'expiation de nos péchers dans les pires souffrances d'un enfer flamboyant... de rouge, de noir. Et Dieu est amour... Dieu qui sans bouger regarde ses enfants, nous, qui nous entretuons, nous déchirons...
Même mes sourires lui faisaient peur
C'était l'hiver dans le fond de son cœur
Mes sourires lui faisaient peur... Mon sourire lui a fait peur... Je n'ai pas su, pas pu être le printemps dans son coeur. Elle n'est pas la seule... Nous avons peur, peur de ce bonheur après lequel nous courrons sans jamais l'attrapper... Peur de le saisir parce-que plus grande encore est la peur qu'il nous échappe... Toujours cette peur. Alors nous subissons, encore et toujours, suplice, suplice du subir...
Le vent n'a jamais été plus froid
La pluie plus violente que ce soir-là
Le soir de ses vingt ans
Tout commence à 20 ans, tout fini à 20 ans... même avant. Englués de nos enfances heureuses ou malheureuses, nous déchirons de ce passé nos moments présents. Nous ne vivons que comme on nous a fait, forgés. Comme on a voulu que nous soyons... Et sommes nous vraiment ? Sommes nous ou trichons nous ? Moutons, heureux moutons qui suivons la femèle meneuse, sans nous soucier de savoir si elle nous mène à la falaise, ou à l'asile rassurant de la bergerie... Et même moi le mouton noir, le rebelle, le fou qui croit que chanter fait frémir vos coeurs et les éveille à ma vision de la vie, même moi qui m'en défend je « moutonne », je vous suis vers la falaise... Je suis comme vous, écrit, prévu... Ecrit, un homme de papier, un homme à déchirer...
Le soir où elle a éteint le feu
Derrière la façade de ses yeux
Dans un éclair blanc
Quel feu brille encore au miroir de mes yeux ? Quelle flamme illumine encore vos regards éteints ? Nous ne savons plus, ne voulons plus voir. Nos luttes quotidiennes habillent d'écran de verre fumés nos yeux et nous restons là, aveugles, impuissants. Là sans voir la misère, là sans voir le bonheur. On se délecte de plaisirs faciles, pour ne pas avoir à se battre pour gagner les autres, les vrais plaisirs... Que nous éteignions le feu derrière la façade de nos yeux... Voilà tout ce que nous avons su faire de la flamme que nous offrait le monde, la vie, la nature... Alors j'éteindrais aussi ce feu. Je ne suis pas digne de porter la flamme... moi qui ne sait que subir, suplice, suplice du subir...
Elle a sûrement rejoint le ciel
Elle brille à côté du soleil
Comme les nouvelles églises
Rejoindre le ciel... Quel réconfort de vouloir y croire. Croire que de là haut sur nous pauvres heres, une entité nous veille, nous attend... Dieu est amour... non... Dieu nous vend de l'amour sans nous donner de mode d'emploi... prenez et mangez en tous, ceci est mon corps... Et nous mangeons, goinffres de vie sans saveur... Nous mangeons à nous en étouffer sans jamais couper cet appétit du corps, cet appétit d'amour... rejoindre le ciel et briller à côté du soleil... Réchauffer les coeurs morts de ceux qui restent là, assis au bord du chemin... Qu'ils lèvent enfin les yeux et voient, me voient à côté du soleil... Je n'ai pas été un bon vivant priez que je sois un bon mort... Une nouvelle église... pas pour vous précher la bonne parole... Juste pour vous ouvrir mes portes, vous ouvrir mes veines, et vous dire de boire... vous dire que je vous aime.
Mais si depuis ce soir-là je pleure
C'est qu'il fait froid dans le fond de mon cœur
Depuis ce soir là je pleure... Depuis quand ?... Il fait froid dans mon coeur... Depuis quand ? J'ai froid et pourtant j'arrive encore à me réchauffer. A vos mots, à vos baisers, à vos promesses. Même si je sais que vous ne les tiendrez pas. Même si je sais que vos baisers sont plus souvent ceux de Juda que ceux de l'ami... j'avais offert mon coeur en partage, personne ne l'a pris... Et je subis, suplice, suplice du subir...
Divagations encore... Une chanson de Cabrel et les mots perdent un sens et en trouve un autre... Qui est cette femme de 20 ans qui meurt en chanson ? Qui est cet homme qui vous parle et que vous lisez ? Qui aime t-il ? Pour qui vit-il ? S'aime t-il ? Elle disait je ne continue plus... Et moi je continue... à croire, croire en vous, croire en Elle, croire que tout n'est pas perdu... Je regarde mes enfants grandir, eux me regardent mal vieillir. Et quand la larme qui me zebre le visage s'écrase sous les doigts qu'ils posent sur mes joues je leur souris... Papa, pourquoi tu pleures ? Ce n'est rien enfants, ce n'est rien... C'est juste l'hiver dans le fond de mon coeur...
j'arrive par hasard sur ton blog et je suis touchée en plein coeur par tes écrits, c'est désespéré et beau, je te comprends... amicalement, une âme en peine... amicalementMon blog